[ flashback ]

November 12th, 2024

 

descendre l’escalier du jardin dans
le noir, zigzaguer autour d’obstacles
gris nuit, autour de jouets d’enfants
abandonnés. soudain, le soir sent le
covid. la haie, derrière la rue vide

attendre des nouvelles. le luxe d’un
jardin. le chat noir qui passe quand je
suis assis sur les pierres chaudes de
midi, laptop sur le tir. la question de
notre avenir. toutes les questions
sans réponse. attendre. attendre

cette foutue attente, ce vide rempli
à craquer. le chat ne reste toujours
que quelques minutes et il crie fort
pour dire au revoir, toujours. demain
il reviendra, ça au moins c’est sûr

 
—–
 

die dunkle treppe zum garten runter, im
zickzack um nachtgraue hindernisse, um
verlassenes kinderspielzeug. plötzlich
riecht der abend nach covid. hinter
der hecke liegt die leere strasse still

warten auf nachricht. der luxus eines
gartens. der schwarze kater, der immer
vorbeischaut, wenn ich auf den heissen
steinen sitze, laptop auf dem schoss. die
frage, wie es mit uns weitergeht. all die
fragen ohne antwort. warten. warten

verfluchtes warten, diese zum bersten
angefüllte leere. der kater bleibt nur
wenige minuten, zum abschied schreit
er immer laut. morgen wird er wieder
vorbeikommen, wenigstens das ist gewiss

 

foto: flashback
le pradet, 11. november 2024
 
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[ respirer. durchatmen ]

November 7th, 2024

 

les feuilles et le silence et un
vide gris s’est abattu sur la rue
comme un gaz toxique. on reste
chez soi, là où on en a un. ici

aucune bombe ne tombe; seul
l’automne est arrivé, paralysant
pour la durée d’un bref souffle
la folie qui englobe le monde

 
—–
 

laub und stille und eine graue
leere hat sich wie giftgas auf die
strasse herabgesenkt. man bleibt
zuhause, wo man eines hat. hier

fällt keine bombe; nur der herbst
ist hereingebrochen, lähmt für die
dauer eines kurzen atemzugs den
weltenumspannenden wahnsinn

 

foto: respirer
durchatmen
lyon, 02. november 2024
 
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[ rex ante portas ]

September 8th, 2024

 

cette odeur de cloaque pèse lourd au vent
chaud du soir. de larges feuilles flottantes
des nénuphar jaunes, parmis lesquelles se
trouvent des bouteilles vides, des canettes
et des lambeaux de plastiques, une nature
morte peinte en vert, jaune et déchets

je pointe vers le sud. en aval, une heure
à pied, tu trouveras un autre lyon, dis-je
à hunc, touriste vietnamien qui, hier à
paris et demain à annecy, après-demain
ailleurs, cherche la beauté du monde

à l’horizon, un gros orage se prépare

 
—–
 

schwer wiegt dieser geruch von kloake
im heissen abendwind. zwischen den
breiten schwimmblättern von gelben
teichrosen treiben leere flaschen und
dosen und lose fetzen von plastik, ein
stilleben gemalt in grün, gelb und müll

ich deute nach süden. flussab, eine stunde
zu fuss, findest du ein anderes lyon, sag ich
zu hunc, tourist aus vietnam auf der suche
nach der schönheit der welt, gestern paris
und morgen annecy, übermorgen woanders

am horizont zieht ein schweres gewitter auf

 

foto: rex ante portas
lyon, 07. september 2024
 
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[ ce qui compte. was zählt ]

August 15th, 2024

 

un appel raté, un but raté, n’est pas grave. il
y aura une nouvelle chance, la direction doit
être la bonne. ou pas. ce qui compte, c’est
l’instant présent. un clin d’œil, une, deux, trois
secondes et puis, puis … puis tout ce qui vient

 
—–
 

einen anruf verpasst, ein ziel verpasst, macht
nichts. es gibt eine neue chance, stimmt nur
die richtung. oder auch nicht. was zählt, das
ist der augenblick. ein blinzeln, ein, zwei, drei
sekunden und dann … dann alles was kommt

 

photo: missed. raté
capture d’écran, édité par l.
screenshot bearbeitet von l.
lyon, 08. juni 2024
 
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° source externe/externe quelle: „was zählt“
leider keine millionäre ℗ 1982

[ jeu nocturne. nachtspiel ]

Juli 28th, 2024

 

„modifié et approuvé, donc en ligne. alors je
peux enfin en finir pour aujourd’hui et me
mettre au lit. d’autres artistes sont crevés
parce qu’ils ont toujours léché en méditant
leur pinceau imbibé de blanc de titane, ou

ils se sont vidés de sang parce que leurs

oreilles sont tombées – moi, je vais affamer

au milieu de ma frénésie de travail, parce
que ma muse ne sait que bien bécoter (eh
bien, au sens figuré), mais pas bien nourrir“

 
—–

 

„geändert und genehmigt, also online. dann
kann ich für heute endlich schluss machen
und ins bett fallen. andere künstler sind
verreckt, weil sie immer sinnend ihren mit
titanweiss getränkten pinsel abgeschlotzt
haben, oder verblutet, weil ohren abgefallen
sind – ich, ich sterbe irgendwann mitten im
arbeitswahn an verhungerung, weil meine
muse nur gut knutschen kann (naja, im
übertragenen sinne halt), aber nicht füttert“

 

foto: jeu nocturne
nachtspiel
lyon, 27. juli 2024
 
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[ le bonheur et les étoiles de l’est. das glück und die sterne des ostens ]

Juli 27th, 2024

 

„avec l’amour, c’est un peu comme avec
la grossesse: elle réduit la focalisation et
aussi l’intelligence, disent les mauvaises
langues. dans un meilleur cas, il y a
quelque chose à réduire et dans un cas
encore meilleur, il s’établira à un niveau
de viabilité. mais ne te réjouis pas trop
vite, homme-vert: ce n’est jamais l’espoir
qui meurt seul et bien avant de ça, c’est
ta puissance qui est en jeu. alors, tu dois
te dépêcher de profiter de ces instants
périssables et ne memento jamais mori!“

 
—–

 

„mit der liebe ist das ein bisschen so wie
bei einer schwangerschaft: sie schränkt
den fokus ein und auch die intelligenz, wie
böse zungen behaupten. bestenfalls gibts
da was einzuschränken, allerbestenfalls
regelt sich das wieder auf ein gewisses
niveau von lebenstauglichkeit ein. aber freu
dich nicht zu früh, grünmann: es ist niemals
die hoffnung, die zuletzt stirbt, weit vorher
ist deine potenz dran. bis dahin also: halt
dich ran, diese verderblichen augenblicke
zu geniessen, und memento niemals mori!“

 

foto: le bonheur et les étoiles de l’est
das glück und die sterne des ostens
lyon, 27. juli 2024
 
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[ en descendant le fleuve. flussabwärts ]

Juli 19th, 2024

 

alors que nous descendions le fleuve, nous

avons parlé de la distance qui sépare cette
réalité-là de ce pour quoi nous nous sommes
battus toute notre vie. ce dont nous avons
rêvé. et bien que nous ne nous soyons pas
vus depuis de nombreuses années, j’ai
l’impression que c’était hier. il n’y a aucun
doute que nous continuons à nous battre

 
—–
 

wir redeten darüber, während wir den fluss
hinunterfuhren, wie weit die wirklichkeit
da draussen sich doch von dem entfernt
hat, wofür wir unser leben lang gekämpft
haben. wovon wir träumten. und obwohl
wir uns viele jahre nicht gesehen haben
ist mir, als sei es gestern gewesen. keine
frage, dass wir natürlich weiter kämpfen

 

aufnahme: susanne bernet © 2024
tournus, 18. juli 2024
 
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[ on s’y habitue. man gewöhnt sich dran ]

Juni 16th, 2024

 

une vie dans la nuit et une deuxième, frères et
sœurs, mais lointains, mais étrangers, mais pleins
d’amitié, peux dire maintenant d’amour. ‚oui‘, dis-tu

‚mais pas pour le moment.‘ et j’attends, habitué

à attendre, comme on s’habitue à la douleur
persistante, à l’idée d’un univers parallèle
et à l’éternité. on s’y habitue, c’est tout

 
—–
 

ein leben in der nacht und ein zweites, bruder
und schwester, doch fern, doch fremd, doch voll
freundschaft, kann nun sagen liebe. ‚ja‘, sagst du

‚allerdings nicht im moment.‘ und ich warte, zu

warten gewohnt, wie man sich an den schmerz
gewöhnt, an die idee eines paralleluniversums
und an ewigkeit. man gewöhnt sich halt dran

 

scan: widmung von / dédicace de matthias sturm
lyon, 07. juni 2024
 
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copyrights: „all beauty must die“, matthias sturm © 2022

[ le calme après. die stille danach ]

Mai 2nd, 2024

 

de mon coin derrière l’orgue, je suis les
interactions musicales plus ou moins

réussies avec un sentiment rassurant de

distance. plus tard, je refuse une invitation

à boire (« merci pour la musique ») sans

regret. je ne suis juste que le chauffeur ici

 
—–
 

in meiner ecke hinter der orgel verfolge ich
das musikalische mit- und gegeneinander
im beruhigenden gefühl der distanz. die
einladung zu einem getränk („danke für
die musik“) lehne ich später ohne bedauern
ab. ich bin hier wirklich nur noch der fahrer

 

foto: le calme après
die stille danach
la caverne à jazz
marseille, 30. april 2024
 
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[ le calme avant. die stille davor ]

Mai 1st, 2024

 

baissez le son un peu, les deux souffleurs
disent à l’homme à l’orgue et à l’homme à
la batterie et à l’homme à la guitare lors

du soundcheck. après le début du concert
leur demande est oubliée. des bouchons
d’oreilles épais me font tout endurer

 
—–
 

macht mal leiser, sagen die beiden bläser
zum mann an der orgel und zum mann am

schlagzeug und zum mann an der gitarre
während des soundchecks. als das konzert
beginnt, ist die ermahnung vergessen. nur

dicke ohrenstöpsel lassen mich durchhalten

 

foto: le calme avant
die stille davor
la caverne à jazz
marseille, 30. april 2024
 
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[ puis le soleil se couche. dann geht die sonne unter ]

Februar 24th, 2024

 


une brise, une vague, le ressac, déferler, une
vague roule contre la rive, une autre, enfin
oser quelque chose, maintenant, plonger et
remonter à la surface. le soleil se couche

 
—–
 

eine brise, eine woge, brandung, gegen etwas
anbranden, eine welle rollt gegen das ufer, eine
weitere, endlich etwas wagen, jetzt, eintauchen
und wieder auftauchen. die sonne geht unter

 

foto: puis le soleil se couche
dann geht die sonne unter
sapois, 24. februar 2024
 
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[ partout la guerre (II). überall ist krieg (II) ]

Februar 18th, 2024

 

„survécu?“

„oui. mais aussi cette nuit en portions. entre autres
des rêves de guerre. et d’amis et de chevaux et de
musique et de poésie. l’habituel, donc. réveillé en
pensant: les douleurs sont supportables, aujourd’hui“

 
—–
 

„überlebt?“

„ja. auch diese nacht in portionen. unter anderem
träume von krieg. und freunden und pferden und
musik und lyrik. das übliche also. aufgewacht mit
dem gedanken: die schmerzen sind erträglich heute“

 

foto: partout la guerre (II)
überall ist krieg (II)
sapois, 18. februar 2024
 
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[ the loneliness of the long distance runner ]

Februar 10th, 2024

 

avancer, enfin. échanger le bruit de la
pluie contre le bruit de la mer. rester
fidèle à ses rêves. fidèle aux idéaux, à
soi-même et – entre-temps, je suis sûr
que tu ne le comprendras jamais – à
toi. toujours étrange dans un monde
si différent, ça te rend un peu solitaire
… c’est la solitude du coureur de fond

 
—–
 

es geht weiter. endlich. das rauschen des
regens eintauschen gegen das rauschen
des meeres. den träumen treu bleiben. treu
den idealen, mir selbst und – inzwischen bin
ich sicher, dass du es nie verstehen kannst –
auch dir. immer fremd in einer so anderen
welt, das macht schon ein wenig einsam
… die einsamkeit des langstreckenläufers

 

foto: the loneliness of the long distance runner
col de sapois, 20. dezember 2023
 
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[ à travers la nuit (II). durch die nacht (II) ]

Dezember 10th, 2023

 

je prends cette saison comme

une insulte personnelle, dis-je

en balayant un gros bloc de

neige sous ma voiture. puis je

remonte le col comme chaque

soir, et je descends vers cet

horizon d’eau brûlante, ma

mer d’âme, pour y échapper
 à
l’ardeur de mes vieux espoirs, là
en bas, enfin, un jour ou l’autre

 
—–
 

diese jahreszeit nehme ich als eine
persönliche beleidigung, sage ich
trete einen dicken klumpen schnee
unter meinem auto weg. und dann
fahre ich wieder den bergpass wie

an jedem abend hinauf und hinab

diesem horizont brennenden wassers
entgegen, meinem seelenmeer, der
glut alter hoffnungen zu entfliehen

dort unten, endlich, irgendwann

 

foto: à travers la nuit (II)
durch die nacht (II)
col de sapois, 29. november 2023
 
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[ ce qu’on trouve. was man findet ]

Dezember 9th, 2023

 

 


aux yeux grand ouverts
ouverts et prêts
un nouveau monde se
montre au bord du chemin


 
—–
 

sind deine augen weit
weit offen und bereit
zeigt sich am rand des
weges eine neue welt



 

foto: ce qu’on trouve
was man findet
kichompré, 07. dezember 2023
 
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[ avant le gel. vor dem frost ]

Dezember 3rd, 2023

 

quand les nuées sont abaissés et quand les
touristes sont enfin chassés pour quelques
jours, le lac se montre calme, gris et épuisé

ils reviendront sur ses rives blessées dans
une gaieté colorée et bruyante, et à la fin ils
emportent les couleurs étrangères avec eux

 
—–
 

sind endlich die wolken herabgesunken und die
touristen für wenige tage vertrieben, dann zeigt
der see sich reglos und grau und aufgebraucht

sie werden an seine wunden ufer zurückkehren
in bunt lärmender fröhlichkeit und am ende
die fremden farben wieder mit sich fortnehmen

 

foto: avant le gel
vor dem frost
lac de gérardmer, 01. dezember 2023
 
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[ les ruines de sapois. die ruinen von sapois ]

November 19th, 2023

 

 

„le danger guette au rdc: gardez
la distance, svp, j’ai la grippe!“

„on s’en est douté, on t’a entendu
tousser ce matin. on a pensé que
tu étais descendu voir le médecin“

„au cas où j’ai toussé définitivement
dans les prochaines jours, j’aimerais
bien être enterré dans mon vieux bus. on
peut sûrement trouver une cachette dans
les ruines de l’usine. il y a tellllement
des vielles ferrailles … mais je crains
d’être trop maigre pour votre compost!“

 
—–
 

„die gefahr lauert im erdgeschoss: haltet
bitte abstand, ich hab die grippe gekriegt!“

„wir hatten schon sowas vermutet, haben
dich heute morgen husten gehört und uns
gedacht, dass du zum arzt gefahren bist.“

„für den fall, dass ich in den nächsten tagen
endgültig ausgehustet habe, würde ich gern in
meinem alten bus beerdigt werden. sicher kann
man in den ruinen der fabrik dafür ein versteck
finden. es gibt dort sooo viel alten schrott … ich
fürchte, für euren kompost bin ich zu mager!“

 

foto: dans les ruines de sapois
in den ruinen von sapois
sapois, 29. oktober 2023
 
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[ à travers la nuit. durch die nacht ]

November 12th, 2023

 

derrière le col, le chariot roule constamment
en descente, quelques virages, doucement
à droite, plus serré à gauche, à partir d’ici
tout droit, de plus en plus vite. pluie noire, les
yeux des animaux brillent dans l’obscurité, la
route est comme découpée. des histoires dans
la tête. et de la musique, comme toujours. is
there anybody out there?
anybody out there?  °

 
—–
 

hinter’m col rollt der wagen stetig bergab, ein
paar biegungen, sanft nach rechts, danach
schärfer links, ab hier geradeaus, dann immer
schneller. schwarzer regen, tieraugen leuchten
im dunkeln, herausgeschnitten ist der weg. im
kopf geschichten. und musik, wie immer. is
there anybody out there?
anybody out there?  °

 

foto: à travers la nuit
durch die nacht
unterhalb des col de sapois, 10. november 2023
 
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° source externe/externe quelle: „is there anybody out there“
pink floyd ℗ 1979

[ en bas sur la plage. unten am strand ]

Oktober 6th, 2023

 

mon monde est en eau, est en pierre. chaque
question soulève une vague. depuis toujours
la mer frappe les falaises et les fait tomber

pourquoi je parle deux langues, demande-t-il
et il grimpe sur mes genoux, en me regardant
avec un regard de sagesse de ses cinq ans

il y a des moments qui creusent des sillons
dans mon champ, soulèvent des mottes, les
brisent. ça aussi, oui, apporte du changement

 
—–
 

meine welt ist wasser, ist stein. jede frage
wirft eine welle auf. ewig schon schlägt
das meer gegen den fels, bringt ihn zu fall

warum ich zwei sprachen spreche, fragt
er, klettert auf meinen schoss und schaut
mit dem blick der weisheit seiner fünf jahre

es gibt momente, die graben furchen tief in
meinen acker, heben schollen an, brechen
sie um. das, ja, auch das bringt veränderung

 

foto: en bas sur la plage
unten am strand
le pradet, 06. oktober 2023
 
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[ souvenir du chant d’un merle. erinnerung an den gesang einer amsel ]

September 2nd, 2023

 

 

sous mon crâne, les eaux se précipitent
dans la vallée. même dans les moments
les plus calmes, dans les nuits bleus et
noirs, dans les moments électriques où
les éclairs se déchaînent sur les cimes
des arbres vers le haut, même alors

le souvenir du chant d’un merle
au début de ce matin tôt

c’est ce son et mon sentiment
d’une perte irréparable qui résonne
en moi. c’est une mélodie, c’est
un écho sans fin, une vague, une
onde qui se brise sans cesse

sois prudent, lui dis-je en rêve
sois économe de ta force
tu en auras encore besoin

 
—–
 

unter meiner schädeldecke stürzen die
wasser ins tal. selbst in den stillsten
momenten, in den blauschwarzen
nächten, in den elektrischen, wenn
blitze übermütig auf den wipfeln der
bäume bergan springen, selbst dann

die erinnerung an den gesang einer
amsel am beginn jenes frühen morgens

es ist dieser klang und mein gefühl
unwiederbringlichen verlustes, die in
mir nachschwingen, eine melodie, ein
endloses echo, eine welle, eine sich
unablässige neu brechende woge

sei vorsichtig, sage ich im traum
zu ihr, geh sparsam um mit deiner
kraft, du wirst sie noch brauchen

 

foto: le souvenir du chant d’un merle
die erinnerung an den gesang einer amsel
sapois, 24. august 2023
 
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