puis elle parut de se souvenir de quelque
chose, revint sur ses pas et posa sur lui
un regard plein d’étonnement et de curiosité.
„est-ce que vous-êtes heureux ?“ dit-elle. „est-ce
que je suis quoi ?“ s’écriat-il, mais elle était déjà
partie, courant dans le clair de lune
de: „fahrenheit 451“, ray bradbury (1953)
en réalité nos rôles sont changés. c’était moi, qui
t’interrogeai et toi, qui eut disparu. mais tu n’as
pas criéé, non, tu es restée calme et à présent la
lune noire est cachée derrière des nuées, d’où
ton silence gris s’impose pendant quelques jours
cette nuit, j’ai rompu une brandille de jasmin de
la haie de quelqu’un d’autre, m’ensorcelant de son
arôme d’avenir et de communauté, léger et difficile
ce matin, je l’ai jeté. naturellement il ne pouvait
pas tenir sa promesse. naturellement il n’en a
jamais fait. naturellement il exhalait cette odeur
familière, suintant la perte, évaporant la traîtrise
puant la vieillesse comme ces tristes fantômes
mortuaires, à la recherche de leur temps passé
—–
dann schien sie sich an etwas zu erinnern,
kam einige schritte zurück und betrachtete ihn
mit einem blick voller erstaunen und neugier.
„sind sie glücklich?“ fragte sie. „bin ich was?“
rief er aus, aber da war sie schon davon, im
mondlicht verschwunden
aus: „fahrenheit 451“, ray bradbury (1953)
in wirklichkeit sind unsre rollen verändert. ich, der
fragte, und du, die verschwunden ist. aber du bist
nicht laut geworden, nein, sondern still, und mein
schwarzer mond verbirgt sich hinter wolken, aus
denen seit tagen grau dein schweigen herabfällt
in jener nacht brach ich aus fremder hecke einen
zweig vom jasmin, mich betörend mit dem aroma
voll gemeinsamkeit und zukunft, leicht und schwer
heute morgen musste ich ihn wegwerfen. natürlich
konnte er sein versprechen nicht halten. natürlich
hatte er auch nie eines gegeben. natürlich stank er
enttäuschend altbekannt, unerträglich nach verlust
und nach verrat, so sauer stinkend wie trauernde
friedhofsgespenster auf der suche nach ihrer zeit
foto: une brandille de jasmin. ein zweig vom jasmin
le pradet, 17. april 2020
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