aujourd’hui, j’ai été attiré par la mer. juste un peu plus près
pour jeter un coup d’oeil, puis soudain j’étais sur le chemin
habituel, sur mon sentier de la plage, plus d’arrêt possible
il fallait que je voie ma plage, ma mer. à travers la cime
des arbres, la vue s’élargit dans le bleue. plus en bas, la
plage deserte. ma mer sans vague, une seule invitation
plus loin sur la mer, la canonnière tourne vers le rivage
et prend visiblement de la vitesse. je pivote sur les talons
pour y retourner. en descendant, un homme s’approche
peut-on visiter la plage sans danger ? je demande. il parle
des uniformes, des patrouilles dans les baies. en labourant
la mer, la canonnière nous avertit par des fortes sirènes
en haut, sur la colline, hors de la vue, nous, on prend la
liberté et le temps. on parle sur la france avant et pendant
cette crise, dont les pauvres et les plus agés vont mourir
je pleure pour mon pays, dit-il. je suis d’accord avec lui …
ce paradis imaginé est également disparu, a transformé en
piège; échoué, je suis bloqué dans une région de guerre
il va de soi, qu’on se serrt la main en guise d’adieux
que je ramène à la maison, devant moi, pressé, comme
pour sauver la glace fondant dans la chaleur de l’été
—–
heute zog es mich ans meer. nur ein stück näher um einen
blick zu werfen, dann war ich plötzlich auf dem gewohnten
weg, auf dem pfad zum strand, kein anhalten mehr möglich
ich musste meinen strand sehen, mein meer. durch kronen
der bäume weitete sich der blick ins blau. unten verlassen
der strand, mein meer ohne wellen eine einzige einladung
weiter draussen wendet das kanonenboot aufs ufer zu und
nimmt sichtbar fahrt auf. ich drehe auf dem absatz, um
zurückzukehren. den berg herab nähert sich ein mann
kann man gefahrlos an den strand, frage ich? er spricht
von uniformen, von patrouillen in den buchten. das meer
pflügend, warnt uns das kanonenboot mit lauten sirenen
oben am berg, ausser sichtweite, nehmen wir uns freiheit
und zeit. sprechen über frankreich vor und während dieser
krise. davon, dass die armen sterben werden und die alten
ich trauere um mein land, sagt er. ich stimme ihm zu …
auch mir ist mein paradies verloren gegangen, hat sich zur
falle gewandelt; bin hier gestrandet in einem kriegsgebiet
ganz selbstverständlich geben wir uns zum abschied die
hand. die ich nachhause eilend vor mir her trage, wie um
schmelzendes eis zu retten, in der hitze des sommers
foto: der strand von monaco, verwaist und überwacht
la plage du monaco, deserte et surveillée
le pradet, 08. april 2020
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