se réveiller au bord de ce ruisseau. le soleil brillait comme
en pleine été dans le nord. mon bain était glacé. alors, j’ai
voulu grimper et j’ai sauté par-dessus les pierres jusqu’à
l’autre rive. enfin montant le versant, pas à pas, lorsqu’une
peur me colle au rocher: tu ne sortiras jamais, jamais de là
pendant longtemps je me suis couché, avec le regard au
soleil, le dos à la montagne, jusqu’à ce que le courage me
revienne. donc, je suis monté et encore descendu mètres
par mètres, en explorant les fragments des rochers et la
végétation autour de la source, jusqu’à ce que je puisse
encore faire confiance à mes sens et à tous mes membres
presque seuls, mes pieds ont trouvé le chemin du retour
presque aussi sûrs qu’à l’époque, si j’ai sauté par-dessus
des terrils de pierre, tout avertissement au vent, la roche
dure m’était plus sûre que les eaux inconnues de la vie
—–
aufwachen am ufer dieses baches. die sonne glühte wie an
einem mittsommertag im norden. eiskalt war mein bad. da
wollte ich klettern und sprang über die steine zum anderen
ufer, stieg den abhang hinauf, tritt um tritt, bis eine angst
mich an den felsen klebte: da kommst du nie wieder raus
lange lag ich mit dem blick zur sonne, mit dem rücken zum
berg, bis der mut zu mir zurückgeschlichen kam. also stieg
ich um meter auf und um meter wieder ab, erforschte die
brocken der steine und die pflanzen der quellflur, bis ich
meinen sinnen und allen gliedern wieder vertrauen mochte
den rückweg fanden meine füsse fast alleine, beinahe so
sicher wie damals, als ich, alle warnungen in den wind
schlagend, über steinhalden hinab sprang, der harte fels
mir sicherer war, als die unbekannten wasser des lebens
foto: l’eau et le rocher. wasser und fels
colombière sur l’orb, 23. februar 2020