en klaxonnant, j’arrivais à sa cour pendant qu’il regardait
sa montre. onze heures onze. il l’avait pris tel un signe, dit-il
plus tard. nous nous embrassions et il présentait, comme on
le fait toujours avec des amis qui étaient absent pendant une
longue période, sa nouvelle maison. fier. en grand chagrin
celles-ci étaient tous dispersés ici, par terre, regarde !, et
il me montre une coeur en clous, en plein milieu accroché
avec une goupille en acier d’un poteau en bois. je pense
que c’est le meilleur que tu aies jamais fait, je dis, c’est
complètement toi. c’était là, qu’il a recommencé à pleurer
le premier joint pendant la visite chez un ami mort dans la
forêt. la première bière sur un banc avec une vue sur nos
chères montagnes natales. ainsi nous célébrons notre deuil
lui le sien, moi le mien. et quand la nuit tombe, je tombe
aussi, rève de toi dans un aire de jeu, l’enfant dans le sable
—–
als ich hupend auf den hof fuhr, schaute er auf die uhr. elf
uhr elf. er nahm dies als ein zeichen, sagte er später. wir
nahmen uns in die arme und er zeigte mir sein neues haus
wie man immer den alten freunden das neue haus zeigt, die
lange fort gewesen sind. mit stolz. und mit grosser trauer
die haben hier alle auf dem hof herumgelegen, schau!, und
er zeigt auf ein herz aus nägeln, mit einem stahlstift mitten
hindurch an einen holzpfahl geschlagen. das, finde ich, ist
das beste, was du jemals gemacht hast, sage ich, das bist
ja komplett du. und da hat er wieder angefangen zu weinen
zum besuch beim toten freund im wald den ersten joint. das
erste bier auf einer bank mit blick über unsere heimatlichen
berge. so feiern wir unsere trauer, er die seine und ich die
meine. und als die sonne hinter den horizont fällt, falle ich
hinterher, träume von dir, am spielplatz, dein kind im sand
foto: coeur en clous
nagelherz
im allgäu, 11. november 2021
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